[lu] paris musée du xxiè siècle — le dix-huitième arrondissement, description totale par thomas clerc

éditions de Minuit, 2024 lien, 624 pages, 25 euros

4è de couv : Le 18e arrondissement compte 425 rues, squares, places, avenues, cités, jardins, villas, boulevards, impasses et passages que Thomas Clerc a entrepris d’arpenter depuis qu’il y a emménagé récemment. Description totale, née de ses déambulations, dérives et notations, ce livre n’omet rien de ce que la ville laisse voir, entendre et ressentir.  De Montmartre aux abords du périphérique, des habitants de ses quartiers aux touristes égarés, des cafés aux darks stores, de la nuit au jour, l’ancien faubourg de Paris, insurgé sous la Commune, ne cesse de changer d’apparence, quand ce n’est l’auteur lui-même qui le refaçonne au gré de son périple. Le 18e se déroule comme une toile géante où chaque rue est un tableau vivant. —  Thomas Clerc est né en 1965 à Neuilly-sur-Seine.
Le titre fait peur (un peu), la photo de l'auteur aussi (un peu)... eh bien : faux-ennemis l'un comme l'autre !
Je soupçonne même Thomas Clerc d'en rajouter et de jouer avec les a priori de ses lecteurs potentiels, de challenger leur sens de l'humour, leur patience et leur curiosité, pour finalement ne convertir que ceux qui méritent et seront récompensés.

D'abord le titre (en fait je ne dirai rien du physique, déontologie).
Thomas Clerc a fait un jour le projet fou de documenter les rues de Paris arrondissement par arrondissement. Il a déjà fait le 10e, c'était en 2007.
En 2013 il était resté chez lui pour Intérieur, la description cm2 par cm2 de son appartement de 50m2 près de la Porte Saint-Martin (voir ma notelien de lecture). Entre temps et en même temps il écrivait des poèmes, tenait une chronique pour Libé et donnait des cours académiques entre autres choses.

Puis il a déménagé dans le 18e.

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[lu] la désinvolture est une bien belle chose, roman de philippe jaenada

Mialet-Barrault éditeurs,lien août 2024, 496 pages, 22 euros

Tandis qu’au volant de sa voiture de location, il fait le tour de la France par les bords, Philippe Jaenada ne peut s’ôter de la tête l’image de cette jeune femme qui, à l’aube du 28 novembre 1953, s’est écrasée sur le trottoir de la rue Cels, derrière le cimetière du Montparnasse. Elle s’appelait Jacqueline Harispe, elle avait vingt ans, on la sur nommait Kaki. Elle passait son existence Chez Moineau, un café de la rue du Four où quelques très jeunes gens, serrés les uns contre les autres, jouissaient de l’instant sans l’ombre d’un projet d’avenir. Sans le vouloir ni le savoir, ils inventaient une façon d’être sous le regard glacé du jeune Guy Debord qui, plus tard, fera son miel de leur désinvolture suicidaire.  Dans ce livre magnifique et totalement original, Philippe Jaenada a cherché à savoir, à comprendre pourquoi une si jolie jeune femme, intelligente et libre, entourée d’amis, admirée, une fille que la vie semblait amuser, amoureuse d’un beau soldat américain qui l’aimait aussi, s’est jetée, un matin d’automne, par la fenêtre d’une chambre d’hôtel.(Je le dis dans tous mes livres où souvent les personnages se bousculent : ne vous embêtez pas, lisez l'esprit léger, ceux qui comptent seront rappelés ensuite. Je le dis mais ça ne fonctionne pas, j'ai toujours des retours de lecteurs embrouillés ou agacés (et ma mère continue à noter tous le noms dans un cahier à côté — elle ne m'écoute pas). Voilà, je ne dois pas être très doué pour la multiplicité, pour les groupes. (J'ai choisi le bon sujet...) Mais donc, bref : ne vous embêtez pas à retenir les noms, disons que je suis guide de voyage en bus, regardez par les vitres, tranquillement, le paysage, les villes, et quand on entre dans un tunnel, je prends le micro et je raconte une histoire.)

Obéissante, j'ai fait (presque) comme Philippe Jaenada recommande page 65 de La Désinvolture est une bien belle chose !
Mais avant-hier, après quarante-huit heures d'immersion dans son nouveau roman (parce que si on ne note pas, il vaut quand même mieux lire (presque) d'affilée les 487 pages — remerciements et bibliographie inclus), c'était vraiment trop triste de quitter Kaki et les autres “moineaux” désinvoltes comme ça : alors je suis allée à la Librairie de Paris écouter l'homme en noir (sans son badge “panda roux”, mais avec son sac de marin) en parler avec tendresse et émotion.
Il nous a expliqué le titre, la couverture, comment et quand il a eu l'idée de s'intéresser à la courte vie de Jacqueline (Kaki) Harispe. À la fin il nous a présenté quelques un.e.s des fidèles qui l'aident dans ses recherches, sa femme et son “petit”, ses éditeurs, qui étaient tous là.

Si ceci est vraiment une note de lecture, je vais devoir expliquer un peu mieux de quoi parle cette histoire de désinvolture. Et que j'arrête les parenthèses partout (pourtant c'est bien pratique, isn't it Philippe ?).

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[lu] les forêts de waldenstein, roman de stéphane héaume

éditions Rivages, mai 2024,lien 192 pages, 19 euros 50

4è couverture : De son enfance, Wald ne garde que des bribes de souvenirs. Lorsqu’il revient à Waldenstein, une ancienne station thermale qu’il a fuie jadis, il ne sait pas encore ce qui l’attend. Le majestueux palace familial est à l’arrêt depuis longtemps. Seul Ambrose, le vieil organiste et sculpteur, veille sur le village à l’abandon, accompagné de son énigmatique apprenti. Waldenstein recèle bien des mystères assoupis dans ses forêts enneigées… Mais rien n’arrêtera Wald dans sa quête d’un passé hanté par les mensonges et les sortilèges. Porté par une plume ciselée, un roman envoûtant aux accents de conte nordique et de sombre féerie gothique. — Stéphane Héaume est l’auteur de plusieurs romans dont Le Clos Lothar (Zulma, 2002, prix du jury Jean-Giono et prix Emmanuel-Roblès), Sheridan Square (Seuil, 2012, prix de la Ville de Deauville) et Sœurs de sable (Rivages, 2021).Je ne suis pas fan des jaquettes choisies par les éditions Rivages pour les deux derniers romans de Stéphane Héaume...
J'avais déjà discuté celle de Sœurs de sable (2021) qui pour moi était au mieux un oxymore, au pire un contresens !
Cette fois on aurait plutôt une emphase inutile, une signalétique martelée :
a-tten-tion-ro-man-go-thique !
D'autant que sous la jaquette, la couverture du livre est de ce beau bleu turquin dont il est souvent question dans le roman...
Toutefois il n'y a pas, et de loin, tromperie sur la marchandise :
dans Les Forêts de Waldenstein, il y a effectivement des secrets du passé qui viennent hanter le présent, des lieux abandonnés, une ambiance angoissante, des paysages forestiers et des ruines, sous la pluie, sous la lune, la neige...

Sous le déluge crevant la nuit, le ciel était plus noir que le manteau de sapins de la montagne — plus noir, plus trouble, depuis la vitre de l'autocar rayée de pluie proche de l'ultime arrêt, que mon très ancien désir de retourner, après trente-deux ans sur les lieux du drame.

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[babelio, gallimard, rencontre] les règles du mikado, roman d'erri de luca

chez Gallimard, traduit de l'italien par Danièle Valin,lien mai 2024, 160 pages, 16 euros

J'aurais dû (mais j'ai pas pu) écrire cette chronique beaucoup plus tôt, avant même d'avoir eu l'occasion formidable de rencontrer et entendre l'auteur parler de son livre.
C'était début mai à l'invitation de Babelio et de l'éditeur des Règles du Mikado :
grazie mille ! à eux tous.

4è de converture : Dans les montagnes près de la frontière entre l’Italie et la Slovénie, un vieil horloger a pour habitude de camper en solitaire. Une nuit d’hiver, une jeune tsigane entre dans sa tente et lui demande de l’abriter. Elle a fui sa famille et le mariage forcé qu’on lui imposait de l’autre côté des montagnes. Cette rencontre inaugure une entente faite de dialogues nocturnes sur les hommes et la vie, un échange de connaissances et de visions — elle qui croit au destin, aux signes, qui sait lire les lignes de la main, elle qui dresse un ours et l’aime comme le meilleur des amis ; lui qui se sent tel un rouage de la machine du monde et qui interprète ce monde selon les règles du Mikado, comme si le jeu était une façon de mettre de l’ordre dans le chaos. Dans ce roman dense et délicat, où chaque mot ouvre sur des significations plus profondes, où chaque phrase est un chemin vers soi-même, Erri De Luca nous invite à un jeu calme, patient et lucide, dans lequel un mouvement imperceptible peut changer le cours de la partie.Erri De Luca nous a avoué être très maladroit et n'avoir jamais brillé au jeu du mikado (shanghai en italien !).
On regarde alors ses mains, belles, grandes et fortes, marquées par les travaux manuels de ses débuts comme ouvrier, et par les ascensions alpines (et autres) qui ont suivi.
sur wikipediaDifficile effectivement de les imaginer avoir la précision nécessaire au jeu d'adresse. Elles contrastent avec la silhouette frêle mais encore solide et sportive.

Me voilà repartie à parler d'autre chose... il faut dire qu'il reste très séduisant avec ses rides boucanées, ses yeux ciel clair et son sourire presque timide ! Je sais que la comparaison est inappropriée vu les valeurs socio-politiques de l'italien, mais il m'a fait penser à... Clint Eastwood.

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[babelio, masse critique] l'enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils et à peaux, nouvelles de jean-luc a. d'asciano

aux Forges de Vulcain,lien janvier 2024, 192 pages, 20 euros

lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien (on choisit un livre dans une liste de nouveautés, on reçoit le livre, on donne son avis sur le livre, on le partage)

Résumé L’Enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils et à peaux, recueille dix nouvelles aux correspondances souterraines, parle de l’enfance, de l’héritage, des arts et manières de fuir la violence des êtres, ou de comment se réconcilier avec eux. Adolescente en rébellion contre une cigogne sauvage, enfant chamane vivant au milieu de ses animaux, demi-fou sans domicile se créant un nid de ronces, frères siamois à la voix miraculeuse, reclus obsessionnel, fille d’explorateur ou dernière survivante d’un monde lointain, tous ces personnages portent en eux une vision du monde critique, drôle et désenchantée. Dans un univers se situant à la lisière du fantastique, ils font alliance avec d’étranges figures tutélaires : bestioles à plumes, poils ou peaux, qui leur permettent de réenchanter le monde et de vivre.La première fois que j'avais lu du d'Asciano, c'était en 2015 et déjà un recueil de nouvelles (Cigogne, Serge Safran éditeur, épuisé).

Puis il y avait eu l'inoubliable Souviens-toi des monstres en 2019, suivi du Tamanoir (tiens une bête à poils !) en 2020 (à quand une deuxième aventure d'i-celui ?) ; deux romans de genre mais de genres très différents : du mythologique fantastique pour le premier, du policier ésotérique pour le second !

C'est sans doute ça le truc de Jean-Luc André d'Asciano : mélanger les genres, hybrider les émotions, celles de ses personnages comme celles qu'il fait naître chez ses lecteurs.

Un écrivain alchimiste !

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[vu] la robe de mariée, texte de katherine battaiellie

Hier soir j'ai vu ce spectacle émouvant et beau au théâtre Essaïon. Il reste encore quelques dates (le mercredi et le jeudi jusqu'au 6 juin, sauf les 29 et 30 mai).

LarobedemarieeSur scène Marie-Catherine Conti incarne Marguerite, internée pour troubles schizophréniques.
C'est elle aussi qui a transposé pour la scène le beau monologue écrit sans ponctuation ni indications scéniques de Katherine Bataiellie.
Les murs imposants de la belle cave-théâtre du Marais (rue Pierre au Lard) suggèrent immédiatement l'enfermement, la réclusion, l'isolement. Puissance d'un décor naturel et sobre, belle musique d'accompagnement au violoncelle de Lucie Lacour.
Aucune hystérie dans le jeu de la comédienne, mesuré et tenu, poignant. La performance de Marie-Catherine Conti tient dans les basculements d'humeur et de personnalité de Marguerite, entre exaltation, malice, sauvagerie, calme, fébrilité, douceur enfantine, colère, moquerie, espérance.

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[2024, J1] d'un an l'autre, l'un dans l'autre

BARTELT-ALMANACH-COUVERTUREAu  milieu de tous les vœux que vous avez déjà reçus, que me reste-t-il à vous adresser en ce premier jour d'année bissextile qui n'ait déjà été souhaité, redouté, espéré, présagé, envisagé, désespéré, désiré, sollicité, prié, imploré, revendiqué... ?
Ah si, une chose toute simple : faites-vous plaisir et offrez-vous L'Almanach des uns, des unes et des autres de Franz Bartelt à l'Arbre vengeur.

Depuis toujours Bartelt note chaque jour ce qu'il voit, entend et lui passe par la tête dans des cahiers qui lui servent à alimenter ses romans. Il a composé un éphéméride en piochant dans les entrées datées de ses carnets. Pas une véritable année, donc, mais la succession calendaire des jours : un jour d'une année suivi du jour d'une autre qui peut être antérieure ou ultérieure, etc.

En guise de note de lecture je vous offre sans honte deux extraits choisis pas tout à fait par hasard au début et à la fin de cet almanach (1er janvier 1998, 31 décembre 1999)

 

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[jaserie littéraire] ne désespérer jamais

où il sera question de livres, d'auteurs, d'éditeurs, de librairies et de lecteurs, et d'une rencontre mémorable à la Maison de la Poésie

sous la forme d'une annexe chronologique à deux notes de lecture indépendantes :

 

(on peut lire les deux notes — et les livres qu'elles décrivent — sans avoir pris connaissance de la chronologie ci-après ; mais je conseille d'y revenir ensuite, ou de s'y reporter pendant !)

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[lu] l'été, deux fois, roman de christian costa

aux Éditions de Minuit, 126 pages, août 2023, 16 euros

La plage serait à peu près la seule activité de Boz s’il n’éprouvait en même temps le désir de commencer quelque chose, on ne sait pas quoi. Entre les deux (son goût pour la plage et ses velléités de commencements) il pense à Commons. Oui. La pensée de Commons accompagne Boz qui, au début, ne fait pas grand-chose (personne ne peut dire le contraire), voilà qu’entre ses commencements, la plage et Commons – la pensée de Commons – Boz, maintenant, est aussi occupé que n’importe qui. D’autant plus qu’il y a Llac, de-ci de-là, dans l’histoire.  —  Christian Costa est né à Béziers (Hérault) en 1954.Jérôme Lindon a publié ce premier roman de Christian Costa en 1989.

Il vient d'être réédité, toujours aux Éditions de Minuit, par Thomas Simonnet.

Costa n'a rien publié entre temps. Si vous voulez savoir ce qui s'est passé dans l'intervalle, et qui est Guillaume Daban, le dédicataire de la nouvelle édition, lisez ici  : ne désespérer jamais (jaserie littéraire).

“ Tout cela se passait au mois d'août. C'est étrange parce qu'aujourd'hui encore c'est le mois d'août. Il y a donc deux fois le mois d'août, se dit Boz, l'été, deux fois. Faudra penser à ne pas mélanger les mois d'août. Les pinceaux. Surveiller les pinceaux. ”

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[lu] n'ajouter rien, roman de fabrice chillet

chez Bouclard, septembre 2023 lien, 136 pages, 19 euros

4è de couv : Dans une brasserie, Fabrice Chillet se fait voler un livre, L’Été, deux fois, publié aux Éditions de Minuit à la fin des années 1980. Notre auteur part en quête de ce roman qui se révèle peu à peu aussi insaisis- sable que fascinant. Entre portes closes et chausse-trappes, tout semble un temps se dénouer grâce au mystérieux Daban, gardien du temple et ultime propriétaire d’un roman unique et introuvable dont l’auteur – Christian Costa – paraît sans cesse se dérober. Ainsi naît une fascination littéraire, ainsi naissent les fétiches dans ce jeu de mise en abyme. — Après quelques études universitaires et une thèse lâchement abandonnée sur le sens du Graal dans la vulgate arthurienne, Fabrice Chillet a passé le reste de son temps à hésiter. Tantôt professeur de français, par vocation. Tantôt journaliste, par ambition. Parfois encore rédacteur-fantôme, par nécessité. Et enfin auteur, à dessein. Derniers livres parus : Un feu éteint (2018), Narcisse était jaloux (2021), aux éditions Finitude ; Pyrate chez Bouclard Éditions (2022).Fabrice Chillet est un écrivain spécialiste des pas de côté (littéraires)... qui se dit in-capable d'inventer toute une histoire, mais tout à fait capable de mentir ! Et justement Bouclard a une collection à la mesure de son travail d'auteur : "Tout est vrai ou presque".

À la page de l'achevé d'imprimer il est indiqué : Cette quête a été publiée... pas "ce roman", "cette quête" !

Quand on lit N'ajouter rien on est chahuté d'un bout à l'autre entre vérité et fiction ; le mieux est de se laisser faire, de ne résister pas.
À la fin vous pourrez vouloir recoller les morceaux, ou pas. Moi, j'étais plutôt pour.

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[lu] faim de parcours, roman d'alain bron

éditions In Octavo, 348 pages, novembre 2023, 16 euros

4e de couv : Pierre, 92 ans, vit en EHPAD. Toujours alerte, respectable et respecté, il poursuit un but secret : venger sa mère morte de faim à l’hôpital psychiatrique de Clermont-de-l’Oise sous l’occupation allemande. Dans le même temps, l’équipe du commissaire Berthier se voit confier une enquête sur un meurtre étrange. Aucune trace, une arme datant de la Deuxième Guerre mondiale... Existerait-il un lien entre ces deux drames ? Une fois encore, Alain Bron parvient à nous entraîner dans un roman policier bouleversant où se côtoient la tragédie et l’humour. Pour notre plus grand plaisir. — Lauréat de la Bourse de l'Aventure à seize ans, Alain Bron part seul au Sahara et revient riche d'expériences qui marqueront toute sa vie littéraire et professionnelle. Plus tard il se passionnera pour la psychosociologie d'entreprise. Il a publié des essais, des nouvelles, des polars et des romans primés à plusieurs reprises. Il dirige par ailleurs l'Art en Chemin dans l'Oise et préside une compagnie théâtrale. Il est membres de la Société des Gens de Lettres et des Écrivains des Hauts-de-France.Qui dit roman policier dit indices.
Même pas besoin d'ouvrir le livre d'Alain Bron pour découvrir le premier, c'est celui que délivre la très belle couverture arrangée par l'artiste Jacques Blanpain à partir d'une photo du réfectoire de l'asile psychiatrique de Clermont-de-l'Oise (circa 1935).
C'est dans l'annexe de cet hospice que Séraphine de Senlis mourut misérablement en 1942, comme de nombreux autres patients internés sous l'Occupation, là et ailleurs en France. La photo est sombrement évocatrice du dénuement macabre dans lequel "on" les avait laissés.
Découvrez si vous le voulez la quatrième de couverture en texte alternatif de l'illustration à gauche : vous verrez qu'il n'y a pas de fôte dans le titre, mais que le jeu de mots (très roman Série Noire) dévoile la clé principale (mais pas la seule) de l'intrigue : la vengeance !

Qui dit roman policier dit victimes, enquêteurs et suspects, mais celui-ci n'a rien d'un whodunit à la Agatha Christie !
Parce qu'on sait très tôt qui l'a fait et pourquoi ! Mais pas comment...

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[lu, babelio] le café où vivent les souvenirs, roman de toshikazu kawaguchi

chez Albin Michel, novembre 2023, 256 pageslien, 18 euros 90

4è de couv : Sur le flanc du mont Hakodate, au nord du Japon, le café Dona Dona est réputé pour sa vue imprenable sur le port de la ville. Mais surtout, comme au café Funiculi Funicula, à Tokyo, il est possible pour ses clients d’y vivre une expérience extraordinaire : voyager dans le passé, le temps d’une tasse de café.  On y rencontre Yayoi, une jeune fille qui en veut à ses parents défunts d’avoir fait d’elle une orpheline ; Todoroki, un comédien qui se languit de son épouse et de leurs rêves communs ; Reiko, submergée par la disparition de sa sœur ; Reiji, qui réalise trop tard à quel point il aime son amie d’enfance… Autant d’âmes sincères et émouvantes qui, en retrouvant un pan de leur passé, apprennent à regarder le présent autrement et à envisager l’avenir avec plus de sérénité. —  Avec sa voix singulière et le talent de conteur qui ont fait son succès dans le monde entier, Toshikazu Kawaguchi signe un nouveau roman plein de sensibilité et de finesse, aussi réconfortant qu’un bon café chaud.Ce roman m'a été offert à l'occasion de la rencontre avec l'auteur organisée par Babelio et Albin Michel le mardi 10 octobre.
À la différence de rencontres précédentes personne n'avait pu lire le livre avant et il n'y a pas eu de questions à l'écrivain.
Pourtant j'ai vécu un moment délicieux et mémorable.
L'endroit, déjà : un concept store gastronomique japonais tout neuf avec vue sur la Bourse du Commerce, épicerie japonaise, restaurants, bars. Nos hôtes nous ont gâtés : bouchées niponnes variées, yakitori, moshis, cocktails raffinés, à volonté. Finalement tout le monde semblait ravi de ce type de rencontre littéraire plutôt inattendu. On bavardait par petits groupes, on se serait cru dans une rencontre de blogueurs des années 2005-2010 (tiens, un voyage dans le temps ?).
Toshikazu Kawaguchi, fort sympathique, extrêmement souriant, a fait de nombreuses dédicaces calligraphiées mais n'a rien dit à la cantonade sur son roman.
Comme je n'avais pas eu le livre à l'avance et ne connaissais pas l'auteur, quelques jours avant la rencontre j'ai lu son précédent (le deuxième, en poche, 2022 en France) : Le Café du temps retrouvé.

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[lu] le prix fort, récit de david rochefort

éditions En-exergue, avril 2023, 173 pages, 19 euros

4è de couv : Le 30 avril 1993, Monica Seles est victime d’une agression au couteau en plein match à Hambourg. Véritable ovni du circuit féminin, numéro 1 mondiale avant ses 18 ans, Seles s’est forgée dans l’adversité, au sein de ce qui allait devenir l’ex-République fédérale socialiste de Yougoslavie. Adolescente poursuivie par les tabloïds, moquée pour ses cris, elle remporte huit tournois du grand chelem en moins de trois ans. En trois parties (crépuscule, nuit, aube), David Rochefort raconte le face-à-face entre Monica Seles et Günter Parche, un chômeur de l’ex-RDA, amoureux fou de Steffi Graf, la grande rivale de Seles. Refusant d’accepter la chute de son idole, Parche va tout faire pour que Graf reprenne la première place. Par une narration incarnée, l’auteur nous replonge dans une époque (la chute du communisme en Europe) et un âge d’or du tennis féminin qui connut une fi n tragique à  Hambourg ce jour-là. — David Rochefort, né en 1980, vit et travaille à Paris. Depuis 2010, il a publié quatre romans aux éditions Gallimard et plusieurs textes courts dans des ouvrages  collectifs. Carrière sportive : a réussi à être dispensé de sport au bac.Et de deux !
Presque au même moment, David Rochefort publie Ce pays secret lien chez Gallimard et celui-ci : Le prix fort chez En-exergue.
Pour l'un comme pour l'autre, on ne peut pas dire qu'on soit aidé par l'illustration de couverture, ni par la signification du titre... Les titres-énigmes sont d'ailleurs un gimmick habile de l'écrivain !
Pour celui-ci, un vague indice : En-exergue est une jeune maison d'édition dont la vocation première est de parcourir le vaste champ qu'est le sport grâce à la littérature.
C'est donc une histoire de sport, une histoire autour du sport. Et ce malgré l'édifiant cévé sportif de l'auteur : a réussi à être dispensé de sport au bac ! Il nous rassure à la page cent quarante-cinq :

Quand je me suis lancé dans cette histoire, je me sentais légitime à double titre. D’abord parce que, m’étant trouvé moi-même dans la position de celui qui érige ses idoles au rang de divinités, la psychologie du fan ne m’était pas tout à fait étrangère. Et ensuite parce que j’étais écrivain et (supposément) capable de raconter des vies, réelles ou imaginaires.

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[babelio, lu] trilogie baryonique 1/3 : la tragédie de l'orque, roman de pierre raufast

aux Forges de Vulcain, mars 2023, 368 pages, 20 euros

4è de couv : 2173. L’humanité se remet progressivement de la grande migration climatique qui a décimé sa population. Le progrès scientifique est au point mort.  Seule perspective possible : mettre la main sur les gisements d’antimatière qui doivent se cacher quelque part dans l’espace. A cette fin, des mineurs d’espace-temps génèrent des trous de ver pour explorer les strates de l’Univers.  Sara et Slow sont ainsi embarquées dans le module Orca-7131. Mais une avarie improbable transforme cette mission de routine en catastrophe. Une expédition de la dernière chance s’organise alors – une tentative de sauvetage qui va peut-être marquer le retour de la denrée devenue la plus rare : l’espoir. — Pierre Raufast est né à Marseille en 1973. Depuis son premier roman, La Fractale des raviolis (prix de la Bastide et prix Talents Cultura 2014), il se plaît à jouer avec les structures narratives. Quand il n’écrit pas, il travaille dans la cybersécurité (et vice versa). Les titres des romans de Pierre Raufast sont des devinettes surréalistes et délicieusement intrigantes (La Variante chilienne, La Fractale des raviolis, et les autres...).
Cette fois, on aura trois volets rassemblés dans une série, soit quatre titres !
Le titre de la série (La Trilogie baryonique) est sobre et inviterait normalement à extraire péniblement du fond de nos mémoire les notions de base de physique des particules qui y sont confortablement enfouies ; ce n'est vraiment pas la peine, il suffit de faire une confiance absolue à la pédagogie raufastienne : l'immersion.
Pour le titre du volume 1 (La Tragédie de l'orque), pas besoin non plus de consulter une monographie sur les ondotocètes ; l'orque en question est un vaisseau spatial spécialisé dans le forage de l'espace-temps et la recherche de ressources énergétiques liées à l'antimatière hors de notre système solaire ; son immatriculation (sa taillette, vocabulaire minier) est ORCA-7331 (pour : trente-et-unième lancement de l'année 2173).

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[lu] ce pays secret, roman de david rochefort

éditions Gallimard, mars 2023, 304 pages, 21 euros

4è de couv : À bord d’un train Marseille-Paris, un homme rêve au livre qui lui fera connaître la gloire. Tout juste divorcé, il est allé chercher ses deux petites filles chez leur mère et entend rentrer avec elles à Paris. Tandis qu’il les regarde s’agiter autour de lui, tandis que les autres passagers semblent curieux puis apeurés, tandis qu’au téléphone l’inquiétude de son ex-femme va croissant, le roman prend le pas sur le monde réel. Deux récits se déploient : celui des occasions manquées et celui de la revanche. Les personnages, Henri, Giulia, Joffre, Lola, endossent les coups pour leur créateur. Quand il faut descendre du train, la vérité apparaît, éclatante, mais aussi l’incroyable maîtrise et l’art du romancier qu’est David Rochefort. Ce pays secret est une machine à récits, une satire de l’esprit de sérieux, où l’affabulation interroge le pouvoir de la littérature. Là où chacun s’est rendu, par vanité ou par ambition, prisonnier du monde social, la fiction offre une seconde chance.J'espérais qu'en démarrant ma note de lecture, j'aurais une explication du titre à vous offrir ; eh bien finalement non, mais cela ne va pas m'arrêter ni m'empêcher d'essayer de vous communiquer l'envie de lire cet excellent quatrième roman de David Rochefort (toujours dans la Collection Blanche de Gallimard).

Beaucoup de choses distinguent Ce pays secret des trois précédentslien titres (déjà très différents entre eux !), dont en premier lieu la construction, j'y reviendrai. Mais on y retrouve avec énormément de plaisir la marque de fabrique de l'auteur : une écriture élégante, acérée, implacable de justesse et de précision ; on retrouve aussi sa pertinence impitoyable (im-pertinence ?) dans la présentation des personnages, le récit de leurs activités, de leurs pensées, l'analyse de leurs décisions et de leurs actes.

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[jaserie japonaise] makanai, dans la cuisine des maiko, minisérie de hirokazu kore-eda, sur netflix

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C'est pas mon habitude de chroniquer une série télé, mais celle-ci m'a procuré un tel plaisir que je voulais l'analyser (pas trop, restez lire !) et le partager.
Ce n'est qu'après l'avoir regardée que j'ai appris que le réalisateur était le grand Hirokazu Kore-eda, et que le scénario était d'après manga.
J'en avais entendu parler brièvement à la radio et les thèmes cités (Kyoto, cuisine japonaise, éducation, tradition) m'avaient ramenée 40 années en arrière...
Mon court séjour (professionnel) là-bas, mes surprises, le théâtre bunraku à Osaka, le son du shamisen... Je m'étais laissée bercer avec bonheur et parfois bousculer par l'étrangeté, le mystère des codes, la juxtaposition de la modernité extrême avec la tradition, le contraste entre le grouillement des grandes artères et la lenteur entrevue dans les temples et dans les petites rues vieillottes au pied des gratte-ciels.
Je ne pense pas que cette série de 9 épisodes de 45 minutes soit faite uniquement pour les vieilles occidentales nostalgiques de leurs voyages lointains et exotiques, mais ça a fonctionné au delà de mes espérances...
Visionnage totalement régressif !

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[lu, masse critique, babelio] portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier, roman de jean-françois kierzkowski

éditions Malet-Barrault, janvier 2023, 230 pages, 19 euros

en 4è de couv : Comment être écrivain lorsqu’on vit reclus à la campagne ? Loin du milieu littéraire et en mal de contrat, François Korlowski accepte de participer à la rédaction d’un ouvrage collectif ayant pour but de célébrer les Grands Prix du roman de l’Académie française. Son travail : écrire une notice sur Alphonse de Châteaubriant, homme de Lettres de sa région, Grand Prix 1923. Galvanisé par cette proposition de la Coupole, l’auteur rêve à une reconnaissance nationale. Il fait connaître sa prestigieuse mission à qui veut bien l’entendre mais, au village, on se passionne davantage pour les soirées bar-becue et la chasse au sanglier. Avec une tendre ironie, l’auteur nous entraîne dans les aventures fantasques de son héros qui met du temps à mesurer les pièges que recèle la biographie de Châteaubriant. Les deux récits s’entrechoquent et se répondent dans la dissection des mécanismes de la construction d’une œuvre, du besoin de reconnaissance, des prétentions de l’artiste face à une société de plus en plus pragmatique.J'aime beaucoup l'effet tombola de l'opération Masse Critique de Babelio lien.
Mais d'abord il faut gagner son billet et cela faisait un moment que malgré ma participation très matutinale aux précédentes éditions je n'avais plus jamais été élue pour recevoir le livre choisi.
Un peu désabusée je m'y suis prise cette fois très tard en choisissant au petit bonheur (je savais quand même prendre peu de risques en choisissant un livre édité chez Mialet-Barrault) : Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier.
Et ce fut un grand bonheur : de recevoir le livre d'abord, de lecture ensuite.
Un livre à (bonnes) surprises pour tout lecteur je crois, mais spécialement pour moi.

Un mot d'abord sur l'illustration de la couverture (dessin de Marek — avec qui Jean-François Kierkowski collabore en bande dessinée). Évidemment elle donne le ton du livre, burlesque et composite, mais c'est quand on referme le roman qu'elle prend toute sa saveur.

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[challenge interallié] que reviennent ceux qui sont loin, roman de pierre adrian

Gallimard, collection Blanche, août 2022, 192 pages, 20 euros

4è de couverture : « Là, sur la route de la mer, après le portail blanc, dissimulées derrière les haies de troènes, les tilleuls et les hortensias, se trouvaient les vacances en Bretagne. Août était le mois qui ressemblait le plus à la vie. »  Après de longues années d’absence, un jeune homme retourne dans la grande maison familiale. Dans ce décor de toujours, au contact d’un petit cousin qui lui ressemble, entre les après-midi à la plage et les fêtes sur le port, il mesure avec mélancolie le temps qui a passé. Chronique d’un été en pente douce qui commence dans la belle lumière d’août pour finir dans l’obscurité, ce roman évoque avec beaucoup de délicatesse la bascule de l’enfance à l’âge adulte.Est-ce que j'aurais lu Que reviennent ceux qui sont loin si je n'avais pas su que Pierre Adrian était un ami d'enfance de Philibert Humm dont j'ai tant aimé Roman fleuve ? Qu'ils avaient écrit un journal de voyage à quatre mains, malin et potache (Le Tour de la France par deux enfants d'aujourd'hui, 2018) ? Si Alain Bonnand ne m'avait pas écrit tout le bien qu'il pensait de ce très jeune écrivain passionné par l'Italie, Pasolini et Pavese ? Si Adrian n'avait pas reçu des mains de Pierre Arditi le premier prix Jean-René Huguenin (La Côte sauvage, 1960), peu notoire encore mais qui lui va si bien ? Si enfin Adrian et Humm ne s'étaient pas retrouvés concurrents dans la sélection finale de l'Interallié 2022, prix littéraire notoire celui-ci ?
Heureusement, je me suis laissée inciter sans résistance et sans regrets car Que reviennent ceux qui sont loin est un grand roman d'apprentissage, sublime et délicat.

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note : le paragraphe ci-dessus est truffé de liens un peu cachés parce que c'est plus joli... promenez le mulot et cliquez !

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[challenge interallié] roman fleuve, récit romancé de philibert humm

aux Éditions Équateurs, août 2022, 288 pages, 19 euros ; prix Interallé 2022

4è de couv : "Il nous fallait partir, extravaguer, voir de nos yeux les sinuosités du monde. Nous faisions confiance à notre ignorance pour nous le faire mieux connaître. La peste est l'opinion de savoir, dit le sage en collerette. C'est pouquoi nous partîmes, canoë sur l'épaule, jeter à l'eau ce qui nous restait de joie et de courage pour affronter le dieu le plus proche : la Seine !". Trois hommes, un bateau, un fleuve : une histoire qui prend l'eau dès les premières pages. — Né en 1991, Philibert Humm est l'auteur, aux Équateurs, du Tour de la France par deux enfants d'aujourd'hui et de La Micheline, coécrits avec Pierre Adiran. Roman Fleuve est son premier roman.Éric Neuhoff m'a coupé l'herbe sous le pied. Je lui pardonne, la cause est juste.

J'allais commencer cette note de lecture en annonçant le livre le plus léger, le plus drôle, le plus malicieux, de la rentrée littéraire 2022.
Mais l'éternel gamin de la critique littéraire et cinématographique, nez en trompette et épis capillaires en goguette, a clamé le premier son enthousiasme pour Roman Fleuve en première page du Service Littéraire d'octobre.
De la même façon il traite Philibert Humm d'énergumène, ce que je m'apprêtais aussi à faire ici ; tant pis, il me reste : foufou, dingo et zozo.
Par contre Neuhoff a une formule lapidaire que je n'aurais jamais trouvée : “ Philibert Humm n'aura pas le Goncourt. Il n'aura que des lecteurs. ”.

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(c) DR

Le plus loufoque de cette histoire est qu'elle a toutes les apparences de la véracité. Une photo dans le journal où Philibert Humm a été pigiste l'atteste. Le bateau s'appelle bien Bateau, l'auteur-narrateur-capitaine au centre est fièrement coiffé d'un bonnet marin à pompon (je sais maintenant qu'on dit bâchi) ; avec ses deux copains (moins de 90 ans à eux trois) ils ont descendu la Seine de Paris à Honfleur au mois d'août 2018 dans un canoë à pagaies.

 

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[jaserie littéraire] mon challenge interallié

où il sera question de : Que reviennent ceux qui sont loin de Pierre Adrian, La petite menteuse de Pascale Robert-Diard, Roman fleuve de Philibert Humm, Le mage du Kremlin de Guiliano da Empoli, La vie la plus douce de Fabrice Gaignault, et aussi de Le colonel ne dort pas d'Emilienne Malfatto

photo volée à Livres HebdoPas vraiment un challenge puisque j'en suis l'unique challengeuse... sauf si vous avez le temps de lire cinq excellents romans de la rentrée littéraire d'ici au 8 novembre. À vos lunettes !
À cette heure-ci (samedi 29 octobre, circa 18:00) il ne m'en reste qu'un seul à lire, je devrais donc pouvoir très vite conforter et annoncer mon choix personnel pour le prix Interallié 2022 qui sera proclamé le mercredi 9 novembre chez Lasserre.

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